Premier Chapitre
- Chapitre 1 -1er février 2008
Elle portait le plus beau soutien-gorge qu’il m’ait été donné de contempler. De la position où je me trouvais, allongé sous elle, j’avais, en effet, une vue époustouflante sur sa poitrine. J’imaginais que ce soutien-gorge avait été dessiné spéciale-ment pour elle, tant il paraissait adapté à la taille et la forme de ses seins. Je ne me lassais pas d’admirer l’alternance du noir légèrement transparent et du blanc ciselé en fines den-telles. Les petites brides doublées s’enfonçaient légèrement dans la peau de ses épaules. J’imaginais que ces fines corde-lettes pouvaient céder d’une seconde à l’autre sous la pression de cette poitrine majestueuse. Mon regard toujours fixé sur ce soutien-gorge hors du commun avait du mal à répondre aux appels qu’émettait celui de ma partenaire. J’étais fasciné et mon érection s’en ressentait fortement. J’aurais pu rester un temps infini dans cette position à contempler cette vue la plus agréable qui soit.
Mais elle, sans doute, voulant voir évoluer nos ébats amou-reux, commença à baisser les brides de son soutien-gorge. Ses seins s’affaissèrent un peu. Je tentais de remonter tendrement les fines brides pour lui faire comprendre que je préférais les voir bien tendues sur la peau soyeuse de ses épaules. Mais elle insista et très vite baissa les deux bonnets sur son ventre, dé-voilant ainsi sa poitrine. J’étais contrarié, ses seins ainsi dé-
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voilés perdaient de leur superbe. Les tétons, un peu trop longs, cernés d’aréoles brunes trop larges me parurent un peu déce-vants en comparaison du spectacle précédent. Mon érection diminua aussitôt. Elle accéléra ses va-et-vient pour essayer de me faire retrouver ma vigueur, de mon côté, j’essayai de tour-ner mon regard ailleurs mais ni son ventre parfaitement plat, ni ses cuisses galbées ni même son visage d’ange ne parvenaient pas à me faire oublier les coupes bien pleines de son soutien-gorge. Je la caressais un peu, puis commençai à remonter les bonnets pour recouvrir ses seins. Quand les brides retrouvèrent leur place sur ses épaules, mon sexe se durcit à nouveau et nos ébats reprirent de plus belle.
Ses longs cheveux bouclés se glissaient parfois jusqu’à la naissance de sa poitrine. L’envie me prit de les caresser, de les ras-sembler dans mes doigts pour jouer avec eux, mais elle prit mes mains pour me faire comprendre qu’elle préférait qu’on ne touche pas à sa chevelure. Décidément, nos désirs ne s’accordaient pas très bien mais la seule vue en contreplongée sur sa poitrine ainsi mise en valeur par l’écrin de sa chevelure me comblait pleinement.
Quand elle sentit que mon plaisir allait l’emporter sur mon désir de poursuivre le plus longtemps possible notre relation, elle me dit :
- Je ne suis pas sûr de ma pilule, je crois que j'ai eu des petits oublis, tu peux faire attention, s’il te plait.
Cette remarque me parut bien déplacée et peu en phase avec le plaisir que nous partagions mais je lui répondis tout de même sans hésiter :
- Pas de problèmes, je me retirerai le moment venu.
Au fond sa demande ne me contrariait pas du tout : cerise sur le gâteau, j’allais pouvoir m’épancher sur elle. Quelques mi-nutes après, je me retirai à l’ultime moment dans un râle peu glorieux, je l’avoue, et déversais ma semence sur son ventre chaud.
Elle se leva presque aussitôt et courut dans la salle de bains. Elle revint très vite, le ventre encore humide et nous reprîmes nos ébats amoureux. Mes performances m’étonnèrent, je ne me croyais plus capable de retrouver une érection aussi vite.
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Ce n’est que longtemps après que je sombrai dans un sommeil extatique bercé de visions de peau satinée lovée dans un écrin de soie et de dentelles.
Un rayon de soleil me sortit cette douce torpeur. Un coup d’oeil sur le réveil, il était déjà neuf heures. La place à côté de moi était froide. Elle était partie sans doute depuis déjà longtemps. Je ne m’en étais pas aperçu.
J'avais passé une nuit extraordinaire. Devant mes yeux, l’image du soutien-gorge était comme rémanente. Je pris alors conscience que je ne connaissais pas le nom de la femme avec qui j’avais passé la nuit. J'avais même oublié son prénom. Mais me l’avait-elle dit ? J'avais un peu honte et me sentais un peu coupable d'avoir mémorisé l’image de ce sous-vêtement et de ne plus me souvenir du prénom de ma partenaire, ni même précisément, de son visage.
Je pris également conscience que je n’éprouvais aucune cul-pabilité vis-à-vis de Karen. À aucun moment, je n’avais pensé à elle ! Il faut dire que la relation qui nous unissait reposait sur un énorme mensonge. Je n’étais plus à ça près.
Je me levai et lançai un : « Tu es là ? » pour m’assurer que j’étais bien seul. Il n’y avait personne. Je trouvai un petit mot accompagné d’un trousseau de clés sur la table de la cuisine :
Allais-je lui téléphoner ? Je n’en savais rien encore ! En tout cas j’étais seul et je pouvais faire « comme chez moi ».
Sur la table, étaient installés une belle théière en fonte ainsi qu’un déjeuner et des couverts rutilants en inox. Elle avait également sorti une plaquette de beurre, de la confiture et des
Je pars au travail.
Fais comme chez toi.
Ferme bien la porte à double tour.
Pose les clés dans la boite aux lettres en partant.
Téléphone-moi si tu veux.
07 56 64 88 91 ou à mon bureau
04 78 28 19 86
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biscottes. Elle prenait grand soin de moi ! Devais-je com-prendre qu’elle avait apprécié nos ébats amoureux ?
Cette nuit de sexe m’avait mis en appétit et ce petit déjeuner me tentait beaucoup, mais avant de boire mon thé, j’avais une autre idée en tête : rechercher le sous-vêtement qui m’avait procuré tant de jouissance. Je n’étais pas fétichiste et n’avais jamais ressenti une telle attirance pour un simple soutien-gorge, mais je ne pouvais résister au désir de retrouver ce sou-tien-gorge. Je me mis donc en recherche. Le plus probable était qu’il fût simplement posé sur la chaise à côté du lit. Je retournai dans la chambre : rien ! J’ouvris les tiroirs de la commode. Si le premier ne contenait que des teeshirts, le deu-xième était plus prometteur : c’est bien là qu’étaient rangés les petites culottes, collants… Je soulevai délicatement chaque pile, mais rien. Dans le dernier tiroir, je fus heureux de trouver enfin la pile des soutiens-gorge. On y trouvait une grande va-riété de sous-vêtements mais pas celui que je cherchais.
Je continuai ma fouille : armoire, placard de la salle de bains. Rien ! Sans doute l’avait-elle conservé sur elle ! J’étais déçu, presque triste bien que je ne sache pas vraiment pourquoi je tenais tant à retrouver cet objet. Qu’en ferais-je si je mettais la main dessus ? Je n’allais quand même pas le lui voler ! Non, peut-être simplement, le caresser le sentir, afin de retrouver les sensations de la nuit passée.
Je me décidai à l’appeler. Avec un peu de chance je pourrai obtenir l’information recherchée. Je préparai un peu mon ap-pel : je ne me souvenais même pas de son prénom ! Il fallait que je trouve une façon de l’aborder sans avoir à la nommer.
Ma stratégie étant élaborée, je composai le numéro. J’entendis, au même moment, une mélodie qui venait de la chambre : le réveil sans doute ? Après quatre sonneries, je tombais sur un répondeur :
- Bonjour, vous êtes sur le répondeur de Laurinda, je ne peux pas vous répondre pour l’instant mais laissez-moi un message.
Bon, je ne l’avais pas eue, mais au moins je connaissais son prénom, prénom qui, d’ailleurs, ne me disait toujours rien ! Laurinda ça sonnait espagnol ou plutôt même portugais. C’est vrai qu’à y réfléchir mon amante de la nuit avait bien le type ibérique.
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Mon désir un peu pervers méritait-il de l'appeler sur son poste professionnel ? Sans doute non. Si elle travaillait par exemple dans le milieu médical, j’aurais l’air bien ridicule ! Je décidai de faire une deuxième tentative avant d'appeler le second nu-méro, peut-être répondrait-elle cette fois ? J’appuyai sur la touche bis et à nouveau, avant d’entendre le répondeur de Laurinda, j’entendis le tintement venu de la chambre.
Intrigué, je retournai vers le lit pour comprendre d’où venait cette mélodie. Le réveil mécanique faisait un gentil tictac mais semblait bien incapable de produire les quelques notes que j’avais entendues. Un téléphone portable ! Cette sonnerie ne pouvait provenir que d’un téléphone portable. Je refis une troi-sième fois le numéro et repérai immédiatement cette fois-ci la provenance de la sonnerie. Je regardai derrière la lampe de chevet et découvris un vieux Nokia. J’ouvris le clapet et lu le message écrit bleu marine sur bleu clair : trois appels man-qués !
C’est quoi cette histoire ? Pourquoi me donner le numéro d’un téléphone resté à la maison ?
En appelant sur l’autre téléphone de Laurinda, j’allais peut-être avoir des explications. Je composai le second numéro.
- Allo Laurinda ?
- Oui.
-Bonjour, c’est moi…. Konrád.
- Ah ! Bonjour Konrád ! Comment vas-tu ? Tu as trouvé de quoi prendre ton petit déjeuner ?
Sa voix paraissait un peu enrouée, sans doute le manque de sommeil y était-il pour quelque chose. Elle m’avait tout de suite identifié et semblait donc avoir parfaitement mémorisé mon prénom ! Je ne me souvenais pourtant pas que nous ayons échangé sur nos patronymes ! J’avais sans doute oublié.
- Oui, oui parfait ! Merci !
Il y eut un blanc car je ne savais comment aborder les deux sujets qui motivaient mon appel.
- Je te dérange peut-être ? J’ai vu que c’était ton numéro de bureau mais l’autre ne répondait pas. En fait, le téléphone était dans la chambre et je l’ai entendu sonner …
- Oui, c’est vrai, je m’en suis rendu compte en arrivant au bu-reau. Dans l’empressement, j’ai oublié mon portable perso à
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l’appart ! Mais vas-y, on peut parler quelques minutes quand même.
J'avais l'explication pour le portable. Je me décidai donc à passer tout de suite au second objet de mon appel.
- Ben ! En fait, je t’appelais juste pour te dire que j’étais triste de voir que tu n’étais plus là ce matin. C’était tellement bien.
- Oui, c’est vrai, je devais partir de bonne heure et je ne vou-lais pas te réveiller. Tu avais l’air tellement serein dans ton sommeil !
Si elle avait réagi à ma première phrase elle avait ignoré ma remarque sur la qualité de notre relation, je la relançai donc.
- C’était vraiment super ! J’espère que tu as aimé également.
- Oui bien-sûr ! Mais… je ne peux pas trop parlé de ça au télé-phone.
- Ah ! OK. Alors écoute-moi juste… sans répondre. Tu sais, je t’ai vraiment trouvée superbe hier ! Tu as un corps magni-fique… et ta poitrine est tellement belle.
Je regrettai aussitôt mes propos. C’était tellement macho, d’une nullité absolue mais trop tard, c’était dit.
- Merci, c’est gentil.
Finalement encouragé par sa réponse je poursuivis :
- Et puis ton soutien-gorge était vraiment superbe, il t’allait à merveille. Ça m’excitait beaucoup.
- Ah ! Ecoute, on pourrait reparler de ça une autre fois parce que là ce n’est vraiment pas le lieu ni le moment idéal.
- Oui bien-sûr, je te laisse. J'espère qu'on se reverra bientôt ?
- Oui. Laisse-moi tes coordonnées et n’oublie pas de fermer et de mettre les clés dans la boite aux lettres.
- Ça sera fait, ne t’inquiète pas.
- Et puis laisse tout sur la table, surtout ne range rien, je m‘en occuperai ce soir.
- D’accord, c’est vraiment sympa.
Clic.
Bien avancé ! Je n’en savais pas plus sur le soutien-gorge et j’avais, de plus, dit les phrases les plus minables que je ne m’étais jamais entendu prononcer. J’avais honte.
Je pris rapidement mon petit déjeuner en me rabâchant sans cesse les mots stupides que j’avais cru bon d’utiliser sans pour autant que l’image de la lingerie ne disparaisse. J'allais repar-
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tir sans avoir mis la main sur l'objet de mon fantasme et cela me contrariait. J'eus l'idée d'effectuer une dernière vérification. Je retirai totalement la couette et trouvais enfin le soutien-gorge coincé tout au fond du lit, entre le matelas et la housse !
Quel bonheur ! Je me souvenais maintenant que dans nos ébats, elle avait finalement dégrafé son soutien-gorge et l’avait jeté plus loin pour que je cesse de m’occuper de sa lingerie et m’intéresse un peu plus à elle. Il avait ensuite dû glisser jus-qu'à nos pieds. Sans doute n'avait-elle pas osé le récupérer, ce matin, pour ne pas me réveiller.
Que faire maintenant ! Le conserver, le laisser là ? Le désir de l'emporter avec moi était trop fort : je le pliai délicatement et le glissais dans ma poche. Si nous devions nous revoir, je lui di-rai que je l'avais pris en souvenir d'une nuit de folie, pour gar-der son parfum, pour ne pas oublier la forme de ses seins !
Bien que Laurinda m'ait demandé de ne rien ranger, ça me gênait de laisser le lit défait ainsi. Et puis avoir refait le lit jus-tifierait en partie la découverte du soutien-gorge. Sans plus réfléchir, je me mis donc à la tâche avec application, tendant bien les draps, défroissant les oreillers, rabattant le couvre-lit jusqu'au sommet. J'imaginai quelle serait son étonnement en voyant ainsi mon travail. Pour parfaire le tableau, avant de quitter l'appartement, je déposai ma tasse, les couverts et la théière dans l'évier et rangeai tout le reste dans le frigo.
Parfait, je ne passerai pas pour un macho qui laissait toutes les tâches ménagères à sa compagne. Mes chances de la revoir étaient ainsi largement augmentées.